C’est officiel : la France accueillera bien les championnats d’Europe de cross 2015, plus précisément à Hyères, sur le parcours du cross international Hyères Méditerranée. Les meilleurs crossmen d’Europe fouleront donc l’herbe de l'Hippovar, l’hippodrome de Hyères, en décembre 2015. Cette 22e édition des Europe de cross sera aussi la toute première organisée en France. Les spécialistes du cross français se réjouissent déjà à l’idée de partir à la conquête de nouveaux titres à domicile. Réactions.
Sophie Duarte, championne d’Europe de cross 2013 :
« C’est absolument génial pour le cross français et pour l’équipe de France. C’est aussi une chance pour les jeunes qui sont aux portes de l’équipe de France. C’est une très bonne chose. Est-ce que j’y pense déjà ? Moi, j’ai une vision à très long terme de mes objectifs. Déjà, sur le podium des Europe l’an passé, je pensais à décrocher un second titre, comme l’a fait (la coureuse irlandaise Fionnuala) Britton. En tout cas, le fait que ce soit en France me poussera à y participer. En plus, j’ai déjà couru à Hyères, des championnats Interarmées de cross, et ça reste un très bon souvenir. A cette époque-là j’étais loin d’être favorite et j’avais gagné devant tous les ténors militaires. Bon, et puis, ce sera à Toulon… et même si je suis Toulousaine, je n’ai pas peur de le dire : je soutiens le RCT en rugby ! »
Clémence Calvin, vice-championne d’Europe du 10000 m, vice-championne d’Europe de cross par équipes 2013 :
« Hyères, c’est super. C’est le site du cross Méditerranée international, on va pouvoir y faire des repérages histoire de se mettre dans l’ambiance dès à présent. Le fait de courir en France est un gros plus. Pour les athlètes, ça enlève le stress du voyage, la fatigue, et on aura en plus le public pour nous ! ça me semble déjà près de nous quand je vois à quelle vitesse les choses s’enchaînent. Déjà, quand on avait dit l’année dernière que les Europe de cross auraient lieu en France, j’avais un peu égrené mes objectifs. C’était une super nouvelle, mais il fallait choisir… En demi-fond, nous avons beaucoup d’objectifs potentiels, et il faut savoir en privilégier certains car nous ne sommes pas des machines, et c’est physiquement et psychologiquement dur de rebondir. C’est pour ça que j’ai décidé de faire l’impasse sur les cross cet hiver : dans l’optique d’être bel et bien là en décembre 2015. En tout cas, ces championnats d’Europe, j’y pense dès maintenant ! »
Hassan Chahdi, neuf médailles aux Europe de cross en junior, espoir et senior (dont cinq en or) :
« C’est vraiment bien pour le cross et pour l’athlé français que de pouvoir accueillir les Championnats d’Europe. Pour un athlète, c’est toujours une fierté de représenter son pays, ça me tient en tout cas à cœur, et plus encore devant son public. C’est paradoxal que la France n’ait jamais accueilli cette épreuve, mais c’est très positif de l’avoir l’année prochaine. Ça va créer un engouement autour de la discipline et on sait bien que, dans cette situation, des moyens supplémentaires sont mis en oeuvre, moyens dont le cross va profiter à long terme. La pression du public ? Pour moi, ce sera un boost positif, comme pour toute l’équipe, j’espère. On a de nouveaux jeunes qui arrivent dans cette équipe de France de cross, ce sera d’autant mieux pour l’année prochaine. »
Yoann Kowal, champion d’Europe du 3000 m steeple :
« Ce sera un moment particulier, car en 2015 cela fera dix ans que les Mondiaux de cross ont eu lieu en France, à Saint-Galmier. Dix ans… On est encore trois de cette époque à pouvoir prétendre à une sélection dix ans après, Denis Mayaud, Benjamin Malaty et moi. On faisait partie de l’équipe juniors à Saint-Galmier, et on peut dire qu’on n’avait pas brillé, loin de là. C’était la génération catastrophe. On avait fini derniers par équipe, aux Monde, à domicile ! Ce sera l’occasion de prendre notre revanche de belle manière si on s’en donne l’objectif et qu’on est sélectionnés. A l’époque, courir les championnats du monde à domicile, c’était peut-être un peu démesuré pour des juniors comme nous. Là, on peut le préparer, mais plus dans un esprit collectif que dans une logique individuelle. Briller devant le public français par la force du collectif. C’est en tout cas comme ça que je le vois. On en a déjà parlé un peu entre nous, et ce serait top. »